Les représentations de Les Mains sales se sont terminées samedi dernier, le 10 février, alors que, au dehors, le Carnaval de Québec battait son plein. Je suis très satisfait du résultat, particulièrement de la fréquentation qui n'a cessé d'augmenter au fil des représentations. J'avoue cependant que la dernière semaine m'a confirmé ce que je croyais, à savoir qu'une discipline physique s'impose lorsqu'on reste en scène presque 3h durant. J'étais hônnetement bien amoché vers la fin. J'espère que mon jeu n'en a pas trop souffert.
C'est toujours spécial de clore les représentations d'un show sur lequel on a aimé travailler. Peut-être étais-ce l'équipe, particulièrement bien soudée, la pièce, particulièrement bien écrite ou le public, souvent jeune et généreux, toujours est-il que les adieux à cette scène furent plus difficiles que d'habitude. L'envie demeure de se produire alors que désormais le soir je reste chez moi. Le beau côté de cela, c'est que j'aurai l'occasion de voir un peu plus mes enfants et mon épouse qui se débrouille un peu trop souvent sans moi. Et puis, j'enchaîne sur de nouveaux spectacles au printemps. Et je commence à préparer mon voyage en Europe cet été : à Châlons-en-Champagne, Zürich et en Italie du Nord...
mardi 13 février 2007
samedi 3 février 2007
Le malaise du politique
Hier, deux politiciens, deux députés du parlement provincial, l'Assemblée nationale du Québec, ont assisté à notre représentation de Les Mains sales. Sur l'invitation d'un des acteurs, ils sont venus nous saluer dans les loges après la représentation. De mon souvenir, je n'ai jamais rencontré de spectateurs plus déconnectés, plus condescendants, visiblement embarassés d'avoir à partager leurs impressions avec des gens qu'ils ne connaissaient pas, en l'occurence un groupe d'acteurs savourant la fin d'une nouvelle représentation.
Je crois que c'est le lot de nos politiciens de ne pas se sentir concernés. Doit-on les excuser de ne pas être en mesure de gérer leur popularité, souvent imméritée ? À force de jouer sur tous les tableaux, ils semblent s'être dit que le mensonge est la norme et qu'il ne sert à rien d'user de modestie ou de franchise. Ils nous ont parus misérables car ce sont, parole de connaisseur, de très mauvais acteurs.
Je repense à ce vieil ami avec qui j'avais étudié au Conservatoire d'Art Dramatique de Québec et qui, quelques années suivant la fin de nos cours, s'était présenté comme candidat aux élections provinciale sous la bannière adéquiste (droite provinciale). Aux dernières élections, il a fait un score plus qu'honorable et l'envie me prit alors de l'appeler pour l'en féliciter. Le "discours" qu'il me tint alors m'apparut tellement impersonnel qu'il semblait provenir d'un enregistrement ("oui, nous avons travaillé très fort... je tiens à remercier les bénévoles du comté pour leur support... nous poursuivrons le travail malgré tout..."). C'est quelque peu effrayé par ce soudain retournement de personnalité que je raccrochai. Enfin, lui et moi nous avions souvent fait la galère à l'époque et je le tenais pour un bon bougre, plein d'humour et ouvert d'esprit. Ah ce que peut faire la politique...
Au Parti Québécois (parti provincial nationaliste), le chef, André Boisclair, est coincé avec son propre problème d'image. En fait, ce qu'on aimerait voir de lui, c'est tout autre chose que ce qu'il nous donne à voir. Est-ce possible de rencontrer un politicien vrai, simple, modéré et tolérant, courageux, audacieux et proche des gens ? Celui-là, il aura beaucoup de chemin à faire surtout s'il compte dans ses fréquentation nos députés-spectateurs de la veille...
Je crois que c'est le lot de nos politiciens de ne pas se sentir concernés. Doit-on les excuser de ne pas être en mesure de gérer leur popularité, souvent imméritée ? À force de jouer sur tous les tableaux, ils semblent s'être dit que le mensonge est la norme et qu'il ne sert à rien d'user de modestie ou de franchise. Ils nous ont parus misérables car ce sont, parole de connaisseur, de très mauvais acteurs.
Je repense à ce vieil ami avec qui j'avais étudié au Conservatoire d'Art Dramatique de Québec et qui, quelques années suivant la fin de nos cours, s'était présenté comme candidat aux élections provinciale sous la bannière adéquiste (droite provinciale). Aux dernières élections, il a fait un score plus qu'honorable et l'envie me prit alors de l'appeler pour l'en féliciter. Le "discours" qu'il me tint alors m'apparut tellement impersonnel qu'il semblait provenir d'un enregistrement ("oui, nous avons travaillé très fort... je tiens à remercier les bénévoles du comté pour leur support... nous poursuivrons le travail malgré tout..."). C'est quelque peu effrayé par ce soudain retournement de personnalité que je raccrochai. Enfin, lui et moi nous avions souvent fait la galère à l'époque et je le tenais pour un bon bougre, plein d'humour et ouvert d'esprit. Ah ce que peut faire la politique...
Au Parti Québécois (parti provincial nationaliste), le chef, André Boisclair, est coincé avec son propre problème d'image. En fait, ce qu'on aimerait voir de lui, c'est tout autre chose que ce qu'il nous donne à voir. Est-ce possible de rencontrer un politicien vrai, simple, modéré et tolérant, courageux, audacieux et proche des gens ? Celui-là, il aura beaucoup de chemin à faire surtout s'il compte dans ses fréquentation nos députés-spectateurs de la veille...
vendredi 2 février 2007
Les chevaliers
Hier, en après-midi, nous nous sommes produits devant une salle remplie d'étudiants de niveau secondaire, des jeunes de 15 à 17 ans issus, pour la grande majorité, du secteur de l'éducation publique. Il faut savoir que la pièce Les Mains sales est une oeuvre phare du théâtre politique de l'après-guerre. À l'époque, elle avait suscité bien des remous au sein de l'intelligentsia communiste française. On reprochait à Jean-Paul Sartre d'avoir écrit une pièce anti-communiste car l'action jusqu'auboutiste et l'usage de la violence à des fins révolutionnaires y semblaient remis en doute.
À Québec, en 2007, c'est un débat qui n'a évidemment pas lieu. Seulement, le seul fait de programmer ce spectacle et donc de présenter sur scène un débat d'idée qui va bien au delà des clivages entre factions communistes en s'attardant d'abord et avant tout sur l'idée d'engagement, c'est aussi, en soit, un acte de bravoure politique. Et d'engagement donc. Nos jeunes adolescents ont adoré pour notre plus grand bonheur. On pourrait croire aujourd'hui qu'ils seront tout à fait capables, tel Hugo Barine (personnage central de Les Mains sales), de s'investir totalement, honnêtement et fidèlement et, qui sait, de s'inventer par là un nouvel esprit chevaleresque.
À Québec, en 2007, c'est un débat qui n'a évidemment pas lieu. Seulement, le seul fait de programmer ce spectacle et donc de présenter sur scène un débat d'idée qui va bien au delà des clivages entre factions communistes en s'attardant d'abord et avant tout sur l'idée d'engagement, c'est aussi, en soit, un acte de bravoure politique. Et d'engagement donc. Nos jeunes adolescents ont adoré pour notre plus grand bonheur. On pourrait croire aujourd'hui qu'ils seront tout à fait capables, tel Hugo Barine (personnage central de Les Mains sales), de s'investir totalement, honnêtement et fidèlement et, qui sait, de s'inventer par là un nouvel esprit chevaleresque.
Inscription à :
Articles (Atom)