mercredi 14 mars 2007

L'enlisement

Ma pauvre nation, le Québec.

Je suis citoyen d'un pays travesti en province, endormi, scéloré, kapout qui élève l'ignorance et la bêtise au chapitre des vertus. Il ne fait pas bon penser et réfléchir en ce pays. Mieux vaut geindre et se vautrer dans l'immobilisme et l'ignorance. Craindre et se terrer en attendant la catastrophe, ce jour où nous constaterons que nous n'existons plus en tant que nation progressiste, ouverte et culturellement développée mais plutôt que nous restons une nation obscurantiste, frileuse et incapable de percevoir et de célébrer les vertus de l'Homme.

Je ne peux m'empêcher de m'exprimer aujourd'hui sachant de toute façon que je prêche dans le désert, sachant que ma parole ne vaut pas grand chose et, honnêtement, je préfère presque n'être pas entendu sachant qu'il ne fait pas bon avoir des idées aujourd'hui à moins que ce ne soient celles qui pullulent sur les ondes des radios poubelles de la Capitale.

Je réalise, en plein campagne électorale provinciale, que tout est presque perdu et j'attends ce jour où mes concitoyens nous diront : " la culture, on en a rien à crisser". Ce jour-là, qui ne m'apparaît plus être très loin, je partirai, emmenant avec ma famille avec moi et nous chercherons une île déserte ou une méga-ville branchée sur l'avenir pour nous réinstaller. Car j'ai la triste impression que mon pays s'enlise pour de bon.

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