Je ne m'étais jamais senti aussi loin. Moscou - on l'oublie - est la plus grande ville d'Europe en terme de population. On parle d'une mégapole de plus de 10 millions d'habitants et qui est en totale reconstruction. Mais, contrairement à Berlin où tout semble aller de soit, les transformations qui s'opèrent paraissent totalement anarchiques. Ou c'est cette circulation démente dans laquelle s'affronte vieilles Lada soviétiques et 4x4 rutilants qui nous donne cette impression ; ou encore ce métro où l'on ne finit plus de descendre sous terre pour aboutir dans une marée humaine, comme l'intérieur d'une termitière. Dehors, à la tombée de la nuit, des cavalières montées sur de vrais chevaux circulent entre les ivrognes et les splendides moscovites.
Les gens là-bas sont fondamentalement gentils. Ils semblent nous trouver charmants, perdus que nous-sommes dans cette immensité. Au sourire, il répondent par un sourire. On sent chez eux une force tranquille et je n'ai aucune difficulté à les imaginer tenant tête aux exhubérants Américains. C'était donc cela la Guerre Froide. Ces gens se sont tenus debout et malgré la faillite du système politique qu'ils s'efforcaient de mettre en place, ils continuent de croire qu'à l'aboutissement, ils auront raison. Et la Chine qui rugit un peu plus à l'Est... Que nous réserve cet avenir...?
La Trilogie a connu là un succès bien appréciable. Nous fermions le Festival avec ce spectacle et, après deux mois de festivités théâtrales, on pouvait croire que les gens du public et de l'organisation de l'événement en avaient soupé du théâtre. Ils avaient peut-être hâte d'aller se prélasser quelques jours dans leur datcha. On ne leur en voudra pas. Pour d'autres cependant nous fûmes un coup de coeur et cela valait cent fois la peine de s'y produire.
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