Je lis cette semaine le dépit dans lequel se trouvent les élites politiques souverainistes québécoises et qui les amènent à ne plus savoir par quel bout de la lorgnette prendre LA question pour être bien compris d'une majorité de citoyens. Je comprends leur désaroi lorsqu'on fait l'exercice de chiffrer l'appui populaire au projet d'indépendance. Une vraie patinoire fissurée de partout. De grands trous d'eau dans lesquels s'engouffre le fait anglais. Quelques naufragés épuisés sur leurs bouts de banquise. Quelques fleurdelisés faméliques qui battent au vent violent de la mondialisation. La souveraineté ne sert même plus d'atout publicitaire. Et les athlètes de chez nous concourrent sous un drapeau qu'on s'efforce, avec une bonne part de succès, de sublimer pour donner à la leurs remarquables performances tout le poids qu'elles méritent.
Le seul drapeau québecois dont on se sera servi pour les campagnes publicitaires qui jalonnent les compétitions olympiques aura été vu sur une séquence de 1/3 de seconde pour une publicité du quincailler Rona et encore aura-t-on pris soin de le laisser en noir et blanc pour ne pas risquer de laisser battre nos coeurs sous d'autres couleurs que les blanche et rouge unifoliées. Et ce n'est qu'en voyant hahanner nos althérophiles sur leurs barres à l'entraînement qu'on aura pu se délecter, à Radio-Canada, de quelques drapeaux québécois oubliés en arrière-plan. Bravo les filles soit dit en passant pour vos belles performances à Pékin!
Bien sûr, je suis fier de constater que la moisson de médailles canadiennes aura été ce qu'elle est. En ce sens, c'est un honneur pour moi d'être citoyen de ce pays car il s'agit sans nul doute d'un des plus beaux et des plus grands et des plus honorifiques État de la planète. Je n'en nourri aucune animosité et aucun regret. Cependant, je continue à penser que la seule façon de croire en la pénénité d'une portion suffisante de Québécois parlant le français est d'offrir à ceux-ci un cadre politique et légal s'apparentant à ce qu'est, en ce monde, un État souverain. Sinon cette portion de Québécois s'exprimant en français disparaîtra inexorablement et cela se fera très rapidement, j'en ai bien peur. Avec la banquise.
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