vendredi 13 mars 2009

L'Asile de la pureté. Difficile de donner l'heure juste sur ce spectacle tant il a remis en question - et tant il le fait toujours à sa deuxième semaine de représentations - son lot de presques certitudes. D'abord le travail, douloureux dans tous les sens du termes : un condensé de tentatives et d'errances accumulées sur six petites semaines de cette fin d'hiver. Un va-et-vient entre cabotinage et implication totale qui m'a laissé pantois en plusieurs occasions. Dur d'atteindre une forme d'absolu lorsqu'on se vautre constamment dans le burlesque d'un commentaire presque sadique à l'encontre du mauvais goût. Heureusement, Martin Faucher, notre metteur en scène connaissait son sujet ; il en était à sa troisième mouture du spectacle. La bonne idée a été de lui faire confiance du début à la fin. Mais, le trac s'est emparé de moi à quelques heures de la générale du spectacle et on peut dire qu'il commence à peine à se dissiper. Il faut mentionner également la difficulté technique du morceau soit une présence en scène de presque deux heures sans possibilités d'abreuvement ou de soulagement. L'autre difficulté majeure est le défi que pose le langage de Gauvreau ; il y a cet exploréen évidemment qui demande un effort de concentration inhumain, mais tout le reste aussi nécéssite un abandon et une confiance en les mots rarement égalé en un texte dramatique. Aujourd'hui, nous sommes tous portés par la vague de cette somme d'efforts et nous savourons chacun de nos instants passés sur scène. Je tiens à mentionner, car cela est plutôt rare, que sur l'ensemble des publics que nous avons eu jusqu'à présent, le plus concerné et attentif fut sans nul doute celui rencontré hier après-midi et qui était constitué d'étudiants de deuxième cycle de 5-6 écoles secondaires de la région de Québec. Nous les avons embarqué dans cette quête d'absolu et ce fut un moment de vrai bonheur.