jeudi 25 septembre 2008

Hara-kiri

Les gens de notre pays préférent s'en remettre à un politicien on ne peut plus ambigu tant dans l'image qu'il dégage que dans les propos qu'il tient dans une langue qui n'est pas la leur de surcroît plutôt que de se fier à l'ensemble de sa propre communauté artistique, des poètes aux architectes. On pourrait presque parler d'un hara-kiri collectif si ce terme exotique ne sous-entendait pas la mort. Mais il y a un peu de ça : on se débarasse de ses tripes pour ne laisser que l'enveloppe factice, inutile. La comparaison s'arrête ici car, dans cet acte cérémoniel, on a toujours reconnu la grandeur du geste, le courage insensé que nécéssite son propre étripage. Cela pourrait même être galvanisant. Ici, on ne devine que le mépris, le déni de soi et cela s'apparente beaucoup plus à quelqu'un se mettant la tête dans le four... Veuillez me pardonner ces images morbides mais c'est qu'elles me hantent présentement.

Sinon, tout va bien. Elvire Jouvet 40 amorce son dernier droit. Les critiques sont très bonnes, l'accueil également et il reste de beaux billets. Au Théâtre Périscope à Québec jusqu'au 4 octobre.

mardi 23 septembre 2008

On en parle plus d'abord

À propos des coupures. D'accord, on se la ferme. Mais vous ma belle gang, venez pas nous demandez après d'être drôles, d'être bons, d'être émouvants, d'être audacieux, d'êtres à l'écoute, d'être visionnaires, d'être polyvalents, de vous faire des belles voix à la radio, de vous faire des beaux sourires à la télé, de se mettre des costumes d'époque et de vous dire comment c'était dans le temps quand il n'y avait pas de séries made in USA pour vous divertir. D'accord on se la ferme et on vous les laisse, vos sous. De toute manière le Québec dont on rêve, c'est visiblement pas pour demain. Mais c'est sûr qu'on va continuer de jouer, on peut pas s'en passer et - misère ! - on vous rejoindra en troisième période quand il n'y aura rien d'autre à faire. De toute manière, on aurait bien de la difficulté à ne pas le faire ce métier car on l'aime vraiment et on croit - parbleu ! - qu'il est essentiel. Et pour ceux qui aiment se faire conter des histoires, sachez qu'on vous en contera toujours, en cachette s'il le faut. Allez, je me remet à l'apprentissage de mes textes maintenant...

jeudi 18 septembre 2008

Ouille, ouille, ouille

Mme Verner, lorsque le nouveau gouvernement conservateur sera élu le mois prochain, pouvez-vous tenter de trouver quelqu'un dans votre caucus pour qui la culture n'est pas inutile comme vous semblez le croire et, ceci étant fait, lui laisser votre place de ministre du Patrimoine ? S'il-vous-plaît. Vous n'êtes visiblement pas faite pour ce travail et après cette série de propos - http://www.cyberpresse.ca/article/20080918/CPSOLEIL/80917260/5019/CPSOLEIL - c'est ce que vous aurez de mieux à faire. Même vos électeurs et vos électrices en conviendront. Sinon, vous avez pensé offrir votre expertise à Robert Mugabe au Zimbabwe ?

mardi 16 septembre 2008

Aberration

On a cru - on a dit - que Harper et Verner avaient annoncé leurs coupures en culture pendant les Jeux Olympiques, en plein été pour que cela passe le plus inaperçu possible... Pressentant qu'ils allaient entrer en élection quelques semaines plus tard, n'est-il pas illusoire d'imaginer que les Conservateurs ont annoncé ces dites coupures dans le but de plaire à leur électorat et ainsi de s'assurer des votes supplémentaires ? Ces électeurs qui s'amusent à ridiculiser la moindre audace culturelle alors qu'à l'autre bout de la planète on l'applaudit à tout rompre mettent en danger notre pays. Alors même que, selon un sain principe d'autodéfense, les acteurs culturels sont forcés de chiffrer constamment l'apport de la culture dans notre société en termes d'économie... C'est totalement aberrant d'en être arrivés là.

jeudi 4 septembre 2008

TÛT, TÛT, TÛT !

Qui est assez naïf, en ce pays, pour croire que nous sommes tout à fait exempt de radicaux de tout poil ? Peut-on vraiment croire que, parce qu'il n'existe pas de parti politique ouvertement xénophobe, raciste et populiste comme en certains coins de l'Europe balkanique ou de l'ex-URSS ou en certains états du Midwest américain, que parce qu'il n'y a pas de phalangistes et de miliciens déguisés en soldats circulant dans les rues au son de l'hymne national poussé de trompettes dégoulinantes de bave envenimée, on peut, en toute conscience, croire que cette engeance n'existe pas, ici, au Canada ? Aurons-nous toujours la conscience propre en pensant qu'aucun Canadien n'a jamais posé son "X" à côté d'un Le Pen ou du Vlaams Blok ? Tout le monde sait que le politically correct qui dérange tant les columnists est une farce fait d'une tonne de grossiers mensonges. Mais ne nous sommes nous jamais demandé ce que cachaient ces mensonges donc de quoi était fait la morale de ces vertueux politiciens ? À voir et à entendre les conservateurs et les adéquistes mépriser la Culture comme ils le font, j'arrive, moi, à imaginer la suite...

Pendant ce temps, on détourne la question en accusant les nationalistes québécois d'être ceux qui véhiculent des idées réactionnaires empreintes de racisme ; les "sales gauchistes" d'être ceux qui sèment le trouble et bouleversent l'ordre moral. On en veux à certains artistes qui, emportés par leur enthousiasme, ont osé comparer Harper à Hitler. Bien sûr que c'est exagéré ! Et puis quoi merde ?! Que ceux qui arrivent encore à dormir sur leurs deux oreilles s'imaginant que nos idéaux moraux seront éternellement préservés sous la houlette conservatrice de ce grand pays de l'érable se réveillent ! Le danger est bien là caché sous ces poignées de mains molles et ces sourires jaunes...