mardi 31 juillet 2007

Impressions sur Moscou

Je ne m'étais jamais senti aussi loin. Moscou - on l'oublie - est la plus grande ville d'Europe en terme de population. On parle d'une mégapole de plus de 10 millions d'habitants et qui est en totale reconstruction. Mais, contrairement à Berlin où tout semble aller de soit, les transformations qui s'opèrent paraissent totalement anarchiques. Ou c'est cette circulation démente dans laquelle s'affronte vieilles Lada soviétiques et 4x4 rutilants qui nous donne cette impression ; ou encore ce métro où l'on ne finit plus de descendre sous terre pour aboutir dans une marée humaine, comme l'intérieur d'une termitière. Dehors, à la tombée de la nuit, des cavalières montées sur de vrais chevaux circulent entre les ivrognes et les splendides moscovites.

Les gens là-bas sont fondamentalement gentils. Ils semblent nous trouver charmants, perdus que nous-sommes dans cette immensité. Au sourire, il répondent par un sourire. On sent chez eux une force tranquille et je n'ai aucune difficulté à les imaginer tenant tête aux exhubérants Américains. C'était donc cela la Guerre Froide. Ces gens se sont tenus debout et malgré la faillite du système politique qu'ils s'efforcaient de mettre en place, ils continuent de croire qu'à l'aboutissement, ils auront raison. Et la Chine qui rugit un peu plus à l'Est... Que nous réserve cet avenir...?

La Trilogie a connu là un succès bien appréciable. Nous fermions le Festival avec ce spectacle et, après deux mois de festivités théâtrales, on pouvait croire que les gens du public et de l'organisation de l'événement en avaient soupé du théâtre. Ils avaient peut-être hâte d'aller se prélasser quelques jours dans leur datcha. On ne leur en voudra pas. Pour d'autres cependant nous fûmes un coup de coeur et cela valait cent fois la peine de s'y produire.

mercredi 11 juillet 2007

À Moscou

Je quitte Québec pour Moscou mardi.
Mission : les 5 shows de la Trilogie des Dragons qui y seront présentés.

Je me sens encroûté après trois semaines d'arrêt. Comme quoi le corps de l'acteur (et sa tête, sa mémoire...) compose une machine qui devrait nécessiter un certain rodage avant d'être ré-utilisée. Malheureusement, dans le cas de la Trilogie, notre ré-immersion s'apparente souvent à une plongée du tremplin de 10m dans l'eau glacée. Un "déwrinchage" en règle dans un laps de temps plutôt court ; une seule petite journée pour se ré-approprier tout ça. Après cela, toute autre épreuve est de la petite bière.

Moscou. Je vais arriver là sans autre idée préconçues que celles que l'on colporte de toute manière un peu partout. Ville dangeureuse, ville des extrêmes. Ville du glamour effrené et des règlements de comptes. Gulp. Ville ou des meutes de jeunes paumés assassinent les mendiants à coup de bottes. Ville ou les noirs sont rossés ou à tout le moins insultés par les passants. Ville ou les taxis sont des hors-la-loi.

Ce sont des idées reçues vous l'aurez deviné. Mais quand même j'ai un peu la chienne. J'ai hâte d'être revenu pour écrire mes impressions.