vendredi 13 novembre 2009

"Le Vallon" au Théâtre de la Cité Universitaire

J'ai l'honneur d'être le parrain d'une belle aventure qui prendra son envol ce soir au Théâtre de la Cité Universitaire et qui se tiendra à 20h00 les vendredi et samedi 13, 14 ainsi que les 20 et 21 novembre : il s'agit de la pièce Le Vallon de Agatha Christie, adaptée et mise en scène par Frédéric Seriès. En plus d'assister à de l'excellent théâtre amateur, ceux et celles qui se procureront des billets contribueront à amasser des dons pour la Fondation de l'Institut Universitaire de Cardiologie et de Pneumologie de Québec. Il m'apparaît primordial de contribuer à cette initiative ne serait-ce que par ma présence, mes conseils et mon enthousiasme, sachant à quel point ceux qui s'y impliquent tout au long de l'année le font avec passion et ferveur. Je souhaite à toute cette belle équipe un gros MERDE !

vendredi 30 octobre 2009

Le mois d'octobre n'est certes pas le mois rêvé pour profiter de vacances chaudes et ensoleillées. Mais qu'y faire. Maintenant que j'ai le temps de me prélasser au soleil, depuis que la pièce Reconnaissance du Trident est terminée, je ne perçois que la grisaille de l'extérieur. Les volets claquent sur la façade de ma petite demeure comme si celle-ci grelottait d'elle-même et les amoncellements de feuilles annoncent ceux de neige qui ne tarderont pas à recouvrir notre froid pays. Néanmoins, je prend de longues respirations après cette année folle qui, honnêtement, semblait ne plus pouvoir aboutir.

Depuis l'automne 2008 : Elvire Jouvet 40, la tournée de Cyrano de Bergerac, la reprise du Psychomaton, puis l'aventure Hedda Gabler, suivie de la descente dans l'Asile de la Pureté, puis du Dîner de Cons et de la mise en scène de Un air de famille, de la reprise de Vie et mort du Roi boiteux et finalement de la création de Reconnaissance. Nomenclature nécéssaire pour expliquer l'état de douce euphorie qui accompagne ces quelques semaines d'arrêt. Un état qui ne saurait durer longtemps car le manque se fera sentir tôt ou tard, ce besoin viscéral de remonter sur les planches pour ressentir à nouveau la décharge d'adrénaline unique qui accompagne chacune des présences en scène.

En attendant, je "fais du texte" comme on dit. J'apprend le rôle de Henri IV que je défendrai dès janvier au théâtre du Trident dans une mise en scène de Marie Gignac : rôle d'équilibriste jonglant avec un ballet de répliques tels des entrechats, bondissant sur plusieurs vagues d'état émotifs souvent contradictoires. Folie ? Extra-lucidité ? À nouveau, un
immense défi d'interprétation que j'espère mener promptement à terme. Vous y êtes tous conviés, cela va de soit.

dimanche 13 septembre 2009

À propos du Moulin à paroles, pouvons-nous affubler du terme de dangeureux agitateurs les gens qui en veulent aux nationalistes d'avoir initié cette célébration du mot et de la parole, réfractaires qu'ils sont à toute initiative d'appropriation du souvenir aussi modeste et authentique soit elle ? Oui, sans aucun doute. J'étais fier d'être de la centaine de lecteurs qui ont fait cette veillée de mots sur les Plaines d'Abraham cette fin de semaine. Je crains pour notre avenir sachant que chacun de ces mots murmurés, vitaux pour notre identité, fut enterré sous une tonne de cris sacrilèges proférés à la grandeur du pays. Honte aux enragés. Je les plains car cette étrange et futile colère les aveugle : ils ne savent plus où ils vont et s'inquiètent encore moins de savoir où nous irons tous ensemble.

Je me sens, célébrant la beauté et l'art au milieu d'un tragique naufrage, comme un de ces musiciens faisant parti de l'orchestre qui jouait au milieu des cris pendant que le Titanic sombrait dans les eaux noires de l'Atlantique...

jeudi 10 septembre 2009

Nous sommes dans le dernier droit pour la présentation de notre nouvelle création artistique au Théâtre Niveau Parking qui s'intitule Reconnaissance et qui sera présentée en co-production au Théâtre du Trident du 22 septembre au 17 octobre 2009. Après plusieurs séances d'improvisation et de mise en forme échelonnées sur deux ans, nous avons, sous la plume de Michel Nadeau, conçu un spectacle qui se veut fidèle à nos ambitions artistiques de compagnie, une pièce se positionnant entre notre plus grand succès de compagnie Lentement la beauté, auquel nous empruntons la fine ambiance et l'humour, et Les mots fantômes, notre autre création collective plus dramatique celle-là qui s'inspirait du Hamlet de Shakespeare dans sa trame narrative. Pour Reconnaissance, nous reprenons le même ancrage c'est-à-dire que nous nous servons de cette même oeuvre phare pour explorer à nouveau la quête moderne du sens, de l'être ou du non-être dans le Québec créatif d'aujourd'hui. Nous espérons profiter de la scène Octave-Crémazie et du généreux accueil du théâtre du Trident pour toucher un large public.

Entretemps, je me suis bien amusé à l'Espace Libre de Montréal dans notre reprise de Vie et mort du roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard à la fin août. Mon personnage de Filippo Ragone dit le débile se véhiculant en voiturette électrique et s'exprimant par "Yeah!" épisodiques ou par quelques notes sorties de son tuba cabossé me convenait tout à fait. Autrement, en observant mes camarades de jeu, j'ai été vraiment impressionné par ce que le temps et l'expérience avait accompli sur chacun d'eux et la liberté nouvelle que nous nous sommes octroyée en reprenant cette oeuvre grandiose présentée sur huit heures quatre ans après notre dernière représentation. Comme quoi il n'est pas faux de dire qu'une oeuvre théâtrale a tout intérêt à se déposer en ses interprètes pour atteindre son entière plénitude. Il faut dire que le public qui est venu assister aux spectacles était particulièrement généreux et nous donnait beaucoup de ce dont nous avions besoin. Ce sera un excellent souvenir que ce Roi boiteux.

jeudi 13 août 2009

La culture est en laisse. Il se passe quelque chose au Québec actuellement, quelque chose de néfaste (ben oui!) pour la culture et, pour une fois, Harper n'y est pour rien. Notre culture est tenue en laisse. Le problème principal m'apparaît toujours être l'hyper-centralisation de celle-ci. Pour l'instant, hors de Montréal point de salut. Car pour l'élite culturelle de Montréal - Radio-Canada en tête - ce qui vient d'ailleurs dans la Province paraît encore n'avoir de valeur que si l'anecdote est exotique ou suscite la controverse. On se dit, sans trop y réfléchir sûrement : "de toute façon si tel ou tel artiste vaut la peine d'être entendu, il viendra se faire entendre à Montréal" et sa présence sur le plateau de Tout le monde en parle aux côtés de Julie Couillard prouvera qu'on a eu raison de s'intéresser à son cas et qu'il s'agit là d'un autre succes story exemplaire. En soit, cela représente effectivement une belle réussite. Il y a de quoi s'en réjouir car la rumeur se répandra alors et les ventes gonfleront ; la culture s'en portera donc mieux. Où est le problème alors ? D'abord cela dénote un manque de curiosité flagrant qui mine l'ensemble de notre société, ensuite cela révèle aussi l'absence d'alternative pour y remédier. C'est en cela que la culture québécoise me paraît muselée.

Dans mon cas bien personnel, si j'avais désiré mener une carrière me donnant l'opportunité de débattre sur des plateaux de télévision de sujets et d'autres - personnels ou d'ordre général - la mauvaise idée aurait été de demeurer à Québec pensant y arriver un jour. Et ma frustration n'aurait pas été bien légitime aujourd'hui. Si, comme je l'ai toujours dit, j'ai choisi de demeurer à Québec pour exercer le métier d'acteur parce que cet endroit me paraît être le lieu idéal pour pratiquer les arts de la scène, je n'ai pas à m'étonner que l'on ne parle pas de mes performances dans le journal La Presse le lendemain. Jusque là, ça va.

Ce qui me désole néanmoins, c'est ce qu'on obtient lorsqu'on on cherche à contourner le grand circuit de médias dit populaires qui englobe la presque totalité des stations de télévision, des journaux et des postes de radio, pour fréquenter les ondes et les courants un peu plus marginaux s'attendant à trouver là une couverture plus originale et innovatrice de notre culture. Niet. Plus rien. Quelques encarts discrets dans le journal Voir, à la radio de Radio-Canada, à Télé-Québec et c'est tout. Alors, on se rabat sur la radio communautaire, sur les journaux de quartier et les blogs, mais il est malheureusement encore difficile d'engendrer un courant nouveau au Québec avec ça. Par exemple, si je ne vais pas chercher l'information, on n'osera jamais me renseigner sur ce qu'expose telle galerie d'art en Gaspésie, sur la programmation du prochain festival de poésie de Trois-Rivières ou sur celle du festival de la marionnettes à Saguenay. Si je veux en savoir plus sur la carrière de tel acteur de théâtre qui en est à sa cent-cinquantième production théâtrale, je dois vraissemblablement attendre pour cela qu'on ait épuisé toute la distribution de Virginie à l'émission Entrée des artistes à ARTV...

Certains de ceux qui chapeautent et orientent présentement notre culture rêvent du jour où ils s'envoleront dans l'espace, d'autres rêvent de posséder leur club de hockey de la LNH, d'autres cherchent quelles autres grosses jokes poches ils donneront à entendre au Bye Bye de l'année prochaine, moi, pendant ce temps-là, je rêve qu'on la lâche lousse, ma culture, qu'on lui donne de l'air!!!

vendredi 10 juillet 2009

Un post-Gauvreau ça se vit, semble-t-il, sur plusieurs mois.
L'antidote parfait est peut-être un bain acidulé de rebondissements à la Veber additionné d'un cocktail de répliques fraîches et épicées du duo Bacri/Jaoui ? C'est donc un été au Théâtre-Petit-Champlain de Québec entouré de la sympathique équipe du Théâtre Voix d'Accès pour lequel je signe la mise en scène de Un air de famille d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, présenté du 22 juillet au 22 août, après m'être commis en Cheval l'inspecteur des impôts dans Le Dîner de Cons de Francis Veber, présenté au même endroit, jusqu'au 18 juillet. En venant nous visiter, vous goûterez un peu du bonheur contagieux que nous avons à fouiller et à interpréter ces personnages très colorés de la comédie française contemporaine. Et ce sera un plaisir pour nous de vous y croiser !
Bon été !

jeudi 16 avril 2009

Lorsque la nuit s'incruste dans notre coin du monde et que le grand buzz nivelle les âmes il y a cette petite luciole qui papillonne à gauche à droite faisant fi de la morosité ambiante, maladie du siècle. Je ne sais plus où poser mon regard fatigué, il m'hypnotise de ses gros yeux avides de tout, ce condensé d'homme, ce puissant antidote de trois pommes de haut. Un flux intarissable d'idées toutes limpides coule en lui, ce bourgeon de puissance fait d'Albert, de Jean-Louis, de Roger et de Gilles. Les engourdis dans l'acier, ces ennemis de Gauvreau, ne pourront rien contre lui. Mon fils, mon Élie, mon tendre et puissant garçon. Oeuvre en devenir.
Le précédant, une éclaireure, amas d'élastiques tendu par ses passions, rebondissant maintenant sur la Terre et pour un siècle minimum, cet autre enfant fait pour sourire, petit bout de femme née pour lutter, Adèle. Celle là, on ne peut l'observer que la tête penchée sur le côté comme on le fait d'une oeuvre d'art sublime d'imperfection, cette certitude sur deux pattes, ce tendre animal sur lequel s'accrochent fébrilement et pour la vie toute paire d'yeux curieux. Ma fille, mon adorée. On se prend à se souhaiter passer deux vies à la suite à tes côtés. Mes enfants, je vous aime.

jeudi 2 avril 2009

Quelques jours se sont écoulés depuis la fin de l'Asile de la pureté au Théâtre du Trident. Je soigne mes plaies. Je reste attentif à l'onde de choc que cela a provoquée. À en croire certains spectateurs ébranlés, des jours auront été nécéssaires avant de s'en remettre. Pour d'autres, le silence embarassé qui naît à l'évocation du spectacle en dit beaucoup sur le malaise qu'ils y ont ressenti. Pour plusieurs enfin, certains moments de l'Asile resteront à jamais gravés dans leur mémoire ; on m'a parlé de frissons, d'émotion et de nécéssité. D'autres cependant m'ont avoué avoir quitté la salle en colère alors que quelques uns ont posé le même geste pris d'un fou rire libérateur. Personne n'y a été indifférent. Quant à moi, je souris à cette évocation, fier de ce que j'y ai accompli, mais tout aussi dépassé par toute cette démesure. Heureusement, quelques rencontres avec les étudiants des Cegep Sainte-Foy et F-X-Garneau cette semaine m'auront permis de boucler la boucle ; je leur ai parlé notamment de la nécéssité pour notre nation bafouée de colporter de nouveau ces voix originales qui, par leur étincelante audace, nous ont permis jadis de s'extraire de la gangue de la Grande Noirceur. Je leur ai mentionné aussi que ces mêmes voix ou d'autres plus actuelles seraient bien avisées de réitérer l'exploit soixante ans plus tard. De part et d'autre de la province quelques-unes d'entre elles tentent déjà de rappeler à nos concitoyens le mal peut-être irréparable que porte à notre âme de nation le gouvernement conservateur à Ottawa. Nous devons les écouter.

vendredi 13 mars 2009

L'Asile de la pureté. Difficile de donner l'heure juste sur ce spectacle tant il a remis en question - et tant il le fait toujours à sa deuxième semaine de représentations - son lot de presques certitudes. D'abord le travail, douloureux dans tous les sens du termes : un condensé de tentatives et d'errances accumulées sur six petites semaines de cette fin d'hiver. Un va-et-vient entre cabotinage et implication totale qui m'a laissé pantois en plusieurs occasions. Dur d'atteindre une forme d'absolu lorsqu'on se vautre constamment dans le burlesque d'un commentaire presque sadique à l'encontre du mauvais goût. Heureusement, Martin Faucher, notre metteur en scène connaissait son sujet ; il en était à sa troisième mouture du spectacle. La bonne idée a été de lui faire confiance du début à la fin. Mais, le trac s'est emparé de moi à quelques heures de la générale du spectacle et on peut dire qu'il commence à peine à se dissiper. Il faut mentionner également la difficulté technique du morceau soit une présence en scène de presque deux heures sans possibilités d'abreuvement ou de soulagement. L'autre difficulté majeure est le défi que pose le langage de Gauvreau ; il y a cet exploréen évidemment qui demande un effort de concentration inhumain, mais tout le reste aussi nécéssite un abandon et une confiance en les mots rarement égalé en un texte dramatique. Aujourd'hui, nous sommes tous portés par la vague de cette somme d'efforts et nous savourons chacun de nos instants passés sur scène. Je tiens à mentionner, car cela est plutôt rare, que sur l'ensemble des publics que nous avons eu jusqu'à présent, le plus concerné et attentif fut sans nul doute celui rencontré hier après-midi et qui était constitué d'étudiants de deuxième cycle de 5-6 écoles secondaires de la région de Québec. Nous les avons embarqué dans cette quête d'absolu et ce fut un moment de vrai bonheur.

mercredi 18 février 2009

J'ose m'adonner ici à un exercice d'anticipation périlleux. Un exercice qui donnera invariablement dans le pessimisme étant donné l'état des lieux. Ceux qui souffrent d'une trop grande immersion dans le défaitisme ambiant feront mieux d'interrompre ici leur lecture pour les autres voici ce que cela donne.

Téléportons-nous en 2100, d'ici trois ou quatre générations. La population du Québec est maintenant de près de 10 millions d'habitants et la ville de Québec est toujours la capitale de cette province d'Amérique. Montréal n'est plus à proprement parler une ville québécoise maintenant qu’elle porte le statut de "mégapole indépendante" au même titre que Mexico et Vancouver. On n'y parle plus que l'anglais.

Québec, elle, frôle le million d'habitants ; la ville est enfin devenue terre d'asile pour des milliers d'immigrants qui n'y craignent plus le froid. L'économie tourne rondement, la ville est encore belle, les touristes s'y bousculent toujours été comme hiver. On y résiste encore à l'anglicisation échevelée venant du sud. Elle est devenue d’ailleurs une sorte de curiosité dans le paysage géopolitique planétaire, comme Kaliningrad ou Bilbao. Et les Français de France sont les premiers à s'étonner de cette vaillante pérénité.

Depuis trente ans déjà on ne parle plus de pays à faire ici, et la langue française n'y serait plus en danger depuis que le Programme de Sauvetage des Langues en Péril de l'UNESCO s'est emparé du dossier. Des représentants d'Asie Centrale et de Laponie notamment ont été mandatés pour veiller à la protection de notre dialecte coloré. Cela nous étonne et nous ne savons trop comment les considérer ; comme des invités de marque ou comme des oiseaux de malheur?

D'autant que désormais l'État n'investit plus vraiment d'argent dans la culture. On supporte plutôt les différents conglomérats qui orientent judicieusement, via des réseaux informatiques précisément consacrés à cela, l’éventail des possibilités de divertissement. Chaque citoyen y trouve son compte et les vieilles salles de spectacles du siècle dernier sont maintenant utilisées par des entreprises qui y organisent des stages de motivation pour leurs employés. Il arrive encore que, par temps très chaud, des groupes de 10 ou 15 personnes se forme spontanément et on déambule masqué dans les rues en cognant rageusement sur des couvercles de métal, scandant des slogans de liberté. Cela indispose la population, mais on appelle ces manifestations de la dissidence et on dit que malheureusement cela est inévitable.

Dans ce coin de planète, j’ai des arrières-arrières-arrières petits enfants qui feuillettent de vieilles découpures de journeaux trouvées dans un grenier. On y parle d’un de leur lointain aïeul qui se produisait de temps à autre sur les planches de cette belle ville. Cet homme faisait du théâtre – comme les grecs de l’Antiquité - et semblait animé d’une indécrotable motivation pour cela. Cela ne manque pas de les faire sourire et, se bousculant à l’appel de la sirène, ils s’étonnent ensemble que cela ait pu exister.

mercredi 21 janvier 2009

Qu'on aime ou non le genre, on ne pourra pas prétendre que Hedda Gabler est une mauvaise pièce. Je suis d'accord, c'est un drame bourgeois qui a tout pour être rébabarbatif. Je l'admet, il dépeint un univers que nous connaissons mal, auquel il nous est difficile de s'identifier, une société peuplée de gens oisifs, jaloux, envieux et faussement intéressés. Une société dans laquelle notre héroïne joue les trouble-fête. Mais on n'a qu'à penser à la série de réglements de compte dans le milieu médiatico-artistique de Montréal suivant notamment la diffusion du Bye-Bye 2008 pour trouver en cela des références contemporaines nationales. On prétend souvent que Hedda Gabler est une femme avant-gardiste, née à la mauvaise époque, mais moi j'opterais plutôt pour le qualificatif de fouteuse-de-merde de premier ordre comme il y en toujours eue et comme il y en aura toujours. Elle se sait dotée d'un ascendant sur les autres, sur les hommes et elle cherche à tout prix à en profiter au risque de briser la vie des autres postulantes moins bien nanties qu'elle. Elle est méchante et mesquine. Mais je l'aime tant ! Tesman l'aime tant !

Nous entamons, à la Bordée, notre deuxième semaine de représentations. L'accueil médiatique a été très bon, celui du public semble l'être également. Je pense qu'il s'agit là d'une superbe occasion pour prendre contact avec l'un des grands drames de la dramaturgie monté ici dans son intégralité avec un grand souci d'authenticité. Je ne saurais trop vous conseiller de venir nous voir d'ici le 7 février.

D'autre part, les répétitions de L'Asile de la pureté de Claude Gauvreau sont maintenant commencées au Théâtre du Trident. Nous pouvons d'ors et déjà qualifier la proposition de décapante. J'en reparlerai plus longuement lors d'une prochaine intervention.

mardi 6 janvier 2009

Mes résolutions pour 2009 ? Me gâter ! Et gâter ceux que j'aime ! On arrive à Noël à la fin de l'année et on se dit que le temps serait quand même venu de se gâter justement, mais on sait pas trop quoi en faire de ce temps là qu'on a pour nous soudainement alors on fait semblant d'être surpris et heureux. Yé ! On respire un bon coup. On se donne quelques tapes dans le dos, quelques baisers sur la joue (en stressant de savoir si ce coup-là on l'a pas attraper l'osto de grippe qui court dans famille) et on repart ?!? Attention, non, moi, je me gâte et me repose cette année...

En commençant par Hedda Gabler au Théâtre de la Bordée dès le 13 janvier. J'y interprète le rôle de Tesman, rat de bibliothèque malencontreusement et nouvellement marié avec la belle mais instable Hedda Gabler (magnifique Véronique Côté). Je me suis amusé à composé un personnage aux réactions trop spontanées, aux éclats de joie soudains et ridicules, aux pertes de contrôle et aux dérapages, aux idées embrouillées, de même que les émotions notamment dans le mélange jalousie/admiration qu'il porte à son bon ami Lovborg (troublant Jean-Sébastien Ouellette, mon cousin!) et jusque dans les maladresses physiques. Cela donne un drôle de cocktail vraiment plaisant à explorer dans une oeuvre si dense et si complexe (Ibsen, 1890). L'entrée en salle se fait cette semaine et tout devrait se fixer là.