vendredi 30 octobre 2009

Le mois d'octobre n'est certes pas le mois rêvé pour profiter de vacances chaudes et ensoleillées. Mais qu'y faire. Maintenant que j'ai le temps de me prélasser au soleil, depuis que la pièce Reconnaissance du Trident est terminée, je ne perçois que la grisaille de l'extérieur. Les volets claquent sur la façade de ma petite demeure comme si celle-ci grelottait d'elle-même et les amoncellements de feuilles annoncent ceux de neige qui ne tarderont pas à recouvrir notre froid pays. Néanmoins, je prend de longues respirations après cette année folle qui, honnêtement, semblait ne plus pouvoir aboutir.

Depuis l'automne 2008 : Elvire Jouvet 40, la tournée de Cyrano de Bergerac, la reprise du Psychomaton, puis l'aventure Hedda Gabler, suivie de la descente dans l'Asile de la Pureté, puis du Dîner de Cons et de la mise en scène de Un air de famille, de la reprise de Vie et mort du Roi boiteux et finalement de la création de Reconnaissance. Nomenclature nécéssaire pour expliquer l'état de douce euphorie qui accompagne ces quelques semaines d'arrêt. Un état qui ne saurait durer longtemps car le manque se fera sentir tôt ou tard, ce besoin viscéral de remonter sur les planches pour ressentir à nouveau la décharge d'adrénaline unique qui accompagne chacune des présences en scène.

En attendant, je "fais du texte" comme on dit. J'apprend le rôle de Henri IV que je défendrai dès janvier au théâtre du Trident dans une mise en scène de Marie Gignac : rôle d'équilibriste jonglant avec un ballet de répliques tels des entrechats, bondissant sur plusieurs vagues d'état émotifs souvent contradictoires. Folie ? Extra-lucidité ? À nouveau, un
immense défi d'interprétation que j'espère mener promptement à terme. Vous y êtes tous conviés, cela va de soit.