samedi 3 février 2007

Le malaise du politique

Hier, deux politiciens, deux députés du parlement provincial, l'Assemblée nationale du Québec, ont assisté à notre représentation de Les Mains sales. Sur l'invitation d'un des acteurs, ils sont venus nous saluer dans les loges après la représentation. De mon souvenir, je n'ai jamais rencontré de spectateurs plus déconnectés, plus condescendants, visiblement embarassés d'avoir à partager leurs impressions avec des gens qu'ils ne connaissaient pas, en l'occurence un groupe d'acteurs savourant la fin d'une nouvelle représentation.

Je crois que c'est le lot de nos politiciens de ne pas se sentir concernés. Doit-on les excuser de ne pas être en mesure de gérer leur popularité, souvent imméritée ? À force de jouer sur tous les tableaux, ils semblent s'être dit que le mensonge est la norme et qu'il ne sert à rien d'user de modestie ou de franchise. Ils nous ont parus misérables car ce sont, parole de connaisseur, de très mauvais acteurs.

Je repense à ce vieil ami avec qui j'avais étudié au Conservatoire d'Art Dramatique de Québec et qui, quelques années suivant la fin de nos cours, s'était présenté comme candidat aux élections provinciale sous la bannière adéquiste (droite provinciale). Aux dernières élections, il a fait un score plus qu'honorable et l'envie me prit alors de l'appeler pour l'en féliciter. Le "discours" qu'il me tint alors m'apparut tellement impersonnel qu'il semblait provenir d'un enregistrement ("oui, nous avons travaillé très fort... je tiens à remercier les bénévoles du comté pour leur support... nous poursuivrons le travail malgré tout..."). C'est quelque peu effrayé par ce soudain retournement de personnalité que je raccrochai. Enfin, lui et moi nous avions souvent fait la galère à l'époque et je le tenais pour un bon bougre, plein d'humour et ouvert d'esprit. Ah ce que peut faire la politique...

Au Parti Québécois (parti provincial nationaliste), le chef, André Boisclair, est coincé avec son propre problème d'image. En fait, ce qu'on aimerait voir de lui, c'est tout autre chose que ce qu'il nous donne à voir. Est-ce possible de rencontrer un politicien vrai, simple, modéré et tolérant, courageux, audacieux et proche des gens ? Celui-là, il aura beaucoup de chemin à faire surtout s'il compte dans ses fréquentation nos députés-spectateurs de la veille...

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