mercredi 21 janvier 2009

Qu'on aime ou non le genre, on ne pourra pas prétendre que Hedda Gabler est une mauvaise pièce. Je suis d'accord, c'est un drame bourgeois qui a tout pour être rébabarbatif. Je l'admet, il dépeint un univers que nous connaissons mal, auquel il nous est difficile de s'identifier, une société peuplée de gens oisifs, jaloux, envieux et faussement intéressés. Une société dans laquelle notre héroïne joue les trouble-fête. Mais on n'a qu'à penser à la série de réglements de compte dans le milieu médiatico-artistique de Montréal suivant notamment la diffusion du Bye-Bye 2008 pour trouver en cela des références contemporaines nationales. On prétend souvent que Hedda Gabler est une femme avant-gardiste, née à la mauvaise époque, mais moi j'opterais plutôt pour le qualificatif de fouteuse-de-merde de premier ordre comme il y en toujours eue et comme il y en aura toujours. Elle se sait dotée d'un ascendant sur les autres, sur les hommes et elle cherche à tout prix à en profiter au risque de briser la vie des autres postulantes moins bien nanties qu'elle. Elle est méchante et mesquine. Mais je l'aime tant ! Tesman l'aime tant !

Nous entamons, à la Bordée, notre deuxième semaine de représentations. L'accueil médiatique a été très bon, celui du public semble l'être également. Je pense qu'il s'agit là d'une superbe occasion pour prendre contact avec l'un des grands drames de la dramaturgie monté ici dans son intégralité avec un grand souci d'authenticité. Je ne saurais trop vous conseiller de venir nous voir d'ici le 7 février.

D'autre part, les répétitions de L'Asile de la pureté de Claude Gauvreau sont maintenant commencées au Théâtre du Trident. Nous pouvons d'ors et déjà qualifier la proposition de décapante. J'en reparlerai plus longuement lors d'une prochaine intervention.

1 commentaire:

Le Seuil a dit…

27 janvier, 13 heures. Dans la salle, en avant, et à ma gauche, des étudiants (du troisième secondaire), et à ma droite, une gentille dame ( à l'âge doré).
Babillement des enfants, chut! le spectacle va commencer... lorsque qu'Hedda et ses comparses entrent " dans la pièce ".
Et le silence se fût.

(Entracte)

À ma question « comment trouvez-vous la pièce, le sujet ? » une charmante jeune fille me répond en souriant: « mais les comédiens sont bons ! » Ah! Voilà. Tout était dit. C'était aussi mon avis.

Le sujet de la pièce parfois importe peu au spectateur, ce sera plutôt le souvenir d'une réplique parfaite, la couleur réglisse des coulisses, un accessoir de décor, une fumée, un bouquet déplacé, une note " salée ", un manuscrit perdu et puis retrouvé, et la lumière du spot dans le regard étoilé de l'Acteur, celui qui vous regarde en pleine face, droit dans les yeux, quand il vous parle. Et le goût de retrouver de cette atmosphère unique qu'offre le Théâtre, « asile rempli de pureté », ambiance qui vous promène dans certains espaces encore inexplorés d'une nouvelle version.

Merci pour votre performance M. Frenette, ainsi qu'à votre « cousin » Ouellette, qui nous a offert une prestation des plus denses. Et bien naturellement aux mesdames Côté.

L. Langlois