dimanche 14 mars 2010

De passage, le voyageur voit rouge.

LE VOYAGEUR, ironisant à peine : Il est de ces villes où je m'étonne de voir que les murs des bâtiments tiennent encore, des Sodome et Gomorrhe des temps moderne. Par exemple ici, je constate qu'une bonne vieille Révolution Culturelle à la chinoise s'imposerait tout à fait : on devrait contraindre les hordes de jeunes citoyens et de jeunes citoyennes à demi-dévêtus qui se déversent dans les rues le soir venu, dépensant des deniers provenant on ne sait trop d'où, à participer à la corvée collective et, aux sons de chants patriotiques, employer leur insatiable énergie à nettoyer avenues et squares plutôt que de les laisser hurler leurs insanités dans la nuit. L'avalanche de détritus qui jalonne les rues est sans doute le résultat des faméliques fontes hivernales. Toujours est-il que des bouges sordides de Macao aux marchés clandestins de Yaoundé, il n'existe au monde de trottoirs aussi malpropres et abandonnés aux chiens - si bien élevés soient-ils - et de parcs aussi sordides parsemés d'arbres malheureux, qu'ici. "Ce n'est qu'un court moment de fête et de réjouissance pour exorciser les frustrations d'un trop court hiver ; on fera le ménage tout à l'heure." D'accord, mais vous conviendrez avec moi que de nos jours le Bairro Alto de Lisbonne ou le Red Light de Hambourg ressemblent à s'y méprendre à des églises monastiques devant ce Plateau Mont-Royal. Ah ! une bonne pluie salvatrice ce matin. Ça va nettoyer tout ça un peu en attendant la colère divine ou la venue d'un mignon petit Mao bien de chez-nous...

1 commentaire:

Le Seuil a dit…

Et ces vitrines vides de la Catherine Est, pas encore fracassées ou remplies de futurs détritus de dump à ciel ouvert, c'est notre-dame des dollars/douleurs qui rama jusqu'à elles.

En attendant Mao, ou la colère divine, merci pour cette réflexion rouge.